La mangrove

Images aériennes de la mangrove - Rivière-Salée

La nature a été profondément transformée depuis le début de la colonisation : défrichements, constructions ont fait disparaître les bois et forêts qui, sans nul doute, occupaient la région. Ils ont été remplacés par des champs de canne à sucre et une savane piquée de quelques arbres isolés ou de bosquets, et devenue terre d’élevage bovin, un élevage extensif surtout.

Dans les hauteurs subsistent quelques massifs boisés aux essences variées campêches, bois d’Inde, poiriers, acajous, mapou blanc, bambous croissant surtout le long des cours d’eau.
La partie sud-ouest de la commune porte une végétation composée d’épineux et de petits baumes liée à la nature du sol (pouzollane).

La mangrove, une présence essentielle

Mais la formation végétale la plus importante est la mangrove, cette forêt inondée qui se situe entre la poterie des Trois Ilets et l’aéroport du Lamentin. Elle n’a pas toujours eu bonne presse car, de tous les éléments constitutifs du littoral, c’est elle qui a toujours semblé le plus repoussant. N’est-elle pas, dit-on, source de moustiques ?

Pourtant, du point de vue écologique et économique, la mangrove a un rôle considérable sur l’environnement.

Comment se présente telle ?

A – Une zone annexe se trouve en amont de la mangrove : c’est le lagon, milieu essentiellement aquatique, de salinité moyenne 32 à 35 % dont la température moyenne est de 25 à 29°.
Les échanges d’eau entre lagon et mangrove se font par des canaux artificiels.

Images aériennes de la mangrove - Rivière-Salée
Images aériennes de la mangrove – Rivière-Salée

 

B – Puis une zone de bord de mer à mangle rouge ou palétuvier rouge. C’est une zone constamment inondée et en contact avec le lagon. C’est un milieu peu profond 0,5 m à 1 m.
Le palétuvier rouge ou Rhizophara peut atteindre 15 mètres de haut. Ses branches sont multiples, inclinées vers l’eau ; ses feuilles sont charnues et coriaces ; ses racines “échasses” qui s’arc-boutent, contribuent à sa stabilité.

Rivière-Salée - Commune de Martinique - mangrove
Dans la mangrove de Rivière-Salée.

C’est une plante vivipare. Dès que le fruit est arrivé à mâturité, il germe littérallement sur pied, la radicule en perce le sommet, s’allonge peu à peu jusqu’à atteindre 30 cm et forme une. véritable fléchette ; celle-ci, entraînée par son poids se détache de la capsule de base et s’enfonce verticalement dans la vase environnante après sa chute.

C- Une zone intérieure à mangle blanc.
C’est une zone forestière inondée périodiquement.
Le mangle blanc ou Avicennia est un arbre qui n’atteint guère que 7 ou C mètres de hauteur. Les branches sont touffues avec des feuilles coriaces. Les Avicennia ont des racines fasciculées qui pénètrent à peu de profondeur dans la vase, mais fait le plus curieux est la présence d’une multitude de pneumatophares qui émergent de partout : ce sont de véritables racines qui assurent un role respiratoire.
Comme la forêt à mangle banc est très dense, c’est en fait, la surface totale du sol qui est hérissée de pneumatophares.

D – L’arrière mangrove.
L’arrière-mangrove est une partie terrestre en général non inondée par une végétation sèche : campêche, olivier, bord de mer, poirier.

Le rôle des mangroves

La mangrove est vie, en tant qu’espace boisé, elle assure une fonction chlorophylienne purificatrice de l’air mais encore, elle prévient l’érosion marine et garantit une protection physique de l’espace. Les racines aériennes enchevêtrées retiennent et fixent les alluvions charriées par les crues d’hivernage et comblent petit à petit les terres inondées qui d’année en année gagnent sur la mer et augmentent la superficie du sol. Elle peut avancer de 1 m à 8 mètres par an.

La mangrove abrite une faune riche et variée. On y dénombre 85 espèces d’oiseaux dont 43 migratrices.

Plus d’une soixantaine d’espèces de poissons y trouvent protection et nourriture dans ses eaux riches en matières organiques.

Crabe Maya sous l'eau - Rivière-Salée - Martinique © photo Pierre Courtinard
Crabe Maya sous l’eau © photo Pierre Courtinard

 

On trouve dans les vases à palétuviers et les racines des mangles rouges des lambis, des crabes, les langoustes, des huîtres, des palourdes.
La mangrove est en quelque sorte le premier maillon de la chaîne alimentaire marine Elle conditionne l’existence de nombreuses espèces (poissons, crustacés).
L’éclosion des oeufs de langoustes, ciriques… a lieu dans la mangrove.
Les larves y séjournent un certain temps pendant lequel elles subissent plusieurs mues. Les juvéniles migrent ensuite vers le large.

Rivière-Salée - Commune de Martinique - Crabes de mangrove
Faune dans la mangrove de Rivière-Salée.

 

La mangrove joue donc un rôle de nurserie très important pour beaucoup d’espèces marines.

Pour en savoir plus

Notre mangrove se visite !

mangrove de rivière-salée
Visiter la mangrove

 

Vivre à Rivière-Salée - Mairie de Rivière-Salée
Visiter la mangrove en kayak. Photo : Rio le château / Mairie de Rivière-Salée

A consulter pour mieux connaître la mangrove.

Mangrove Aventures et Découvertes - P. Courtinard.
Mangrove Aventures et Découvertes – P. Courtinard.

 

Curage de la rivière salée

Voir aussi le reportage photo “curage de la rivière salée” en cliquant ici.

Chantal Chery-Emmanuel

Chery Emmanuel Chantal - Mairie de Rivière-Salée

Conseillère municipale déléguée aux archives et à la documentation

 

Créer un jardin familial à Thoraille

Qu’est-ce qu’un jardin familial ?
Un jardin familial est un ensemble de parcelles mis à disposition de personnes afin qu’elles en jouissent pour leurs loisirs et les cultivent, à l’exclusion de tout usage commercial.

Créer un jardin familial : quel enjeu ?
La création de jardins familiaux est un enjeu fort pour la ville et participe à l’aménagement du quartier. Pour le renforcement de liens sociaux, là où les conditions d’existence ont contribué à mettre à l’écart les mailles de la vie sociale, de l’entraide et du dialogue.

› Pour que les citoyens puissent s’approprier leur cadre de vie quotidien et l’enrichir
› Pour donner un point d’appui aux personnes en difficulté aux fins de retrouver utilité sociale et dignité, en ayant la possibilité de participer à un travail productif.
› Pour nouer des liens généreux autant que respectueux avec la terre, et agir de façon écoresponsable
› Pour le plaisir de créer, de goûter, de partager, comme autant de nouvelles formes de liberté et d’autonomie

Pour toutes ces raisons, il nous semble important d’affirmer le droit au jardin.

Un jardin familial ne se décrète pas.
Il prend tout son sens parce qu’il répond aux attentes et aux besoins des habitants d’un lieu. Il peut être un lieu de véritable production ou simplement de rencontre, de convivialité, d’échange, de contemplation, etc.
La souplesse et l’évolutivité des projets sont garants de leur pérennisation et de leur cohérence avec leur contexte social, culturel, environnemental, économique et éducatif.
La première tranche sera une opération test qui permettra des ajustements pour la deuxième tranche et les opérations similaires qui pourraient être menées dans d’autres cités et quartiers.
A ce titre, lors de la première tranche test du projet seront mis en expérimentation :

› La diversité des objectifs qui contribueront à la richesse du projet : écologiques, sociaux, culturels, éducatifs, artistiques, paysagers, thérapeutiques, etc., valorisent au mieux les atouts du jardin.
› L’échange avec les utilisateurs et les observateurs qui doit s’attacher à faire ressortir la diversité et l’évolution des besoins, y compris ceux des enfants, des plus démunis et des moins intégrés socialement…
› L’aménagement qui doit intégrer le besoin des jardiniers de s’approprier leur jardin, donc prendre en compte les spécificités du territoire et le mode de vie des usagers.

Quels sont les avantages du jardin familial ?
Ils constituent à la fois un lieu de vie sociale et un moyen efficace de gérer l’espace : ils permettent en effet de valoriser des terrains et font partie intégrante des trames vertes en participant à la continuité des milieux naturels.
Ce sont des espaces propices à la découverte de la nature et à l’initiation à la protection de l’environnement et du développement durable.
Ils vont jouer un rôle majeur au sein de la cité Thorailles en favorisant l’intragénérationnelle et le lien social.

Quels sont les principes fondamentaux du jardin familial ?
La gestion participative : elle organise des échanges entre les acteurs, prend en compte les souhaits, désirs et contraintes, s’efforce de faire place à la diversité des points de vue.
L’animation : elle permet la pérennisation et l’évolution des projets. Elle est assurée par des personnes reconnues des acteurs, attentives à écouter la parole de tous et capables de comprendre et de guider les pratiques de chacun.

› Le respect de l’environnement : il est assuré par la mise en oeuvre de modes de gestion et de pratiques culturales favorisant la biodiversité (sauvage ou domestique), respectueuses du vivant, intégrant une gestion écologique des cycles naturels, de l’eau et des déchets.
› l’intégration paysagère des jardins : elle doit être recherchée, par la qualité des aménagements, la prise en compte des caractéristiques environnementales des sites, la gestion et la mise en valeur des paysages…

Nous voulons favoriser le vivre ensemble

L’intérêt premier, pour nous est le lien social, et intergénérationnel.
Une parcelle permet de se fournir en légumes tout au long de l’année sans oublier l’économie pour la Sécurité Sociale car il est prouvé que le jardinage améliore grandement la santé. Et nous savons tous que les légumes sont très bon pour la santé également.
Une vingtaine de parcelles de 100 m² seront mise à la disposition des résidents de la cité Thoraille pour la production familiale de cultures potagères.
Les familles seront-elles accompagnées ?
Les familles sélectionnées pour le projet ne seront pas livrées à elle-même mais bénéficieront d’un encadrement adéquat de la ville. Et le projet sera amélioré de jour en jour…
Les jardins familiaux suscitent aujourd’hui un extraordinaire engouement. Nous espérons que les Saléens vont jardiner de plus en plus chez eux et parfois même sur un balcon, on peut faire un petit coin de potager.

 

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