Les habitants
En Martinique, au XIXème siècle, dans les habitations les conditions de travail demeurent assez pénibles.
Les ouvriers agricoles forment la majeure partie de la population active.
Ils sont coupeurs, amarreuses, arrimeurs, glaneuses, nettoyeuses et travaillent durement pour un salaire dérisoire.
Les femmes et les enfants sont surtout employés aux travaux de préparation du sol.
Les ouvriers sont logés dans des cases qui n’ont guères évolué depuis la période esclavagiste.
Dans son mémoire sur « L’habitation Grand-Case », N. Sabine nous en fait une description précise :
“Elles sont bâties avec des matériaux légers : ossature et charpente en bois du pays, murs de planches ; le parquet est en terre battue, le toit en paille, est supporté par des lattes en bambou.”
Ces cases comprennent plusieurs pièces mais chaque famille d’ouvriers ne peut occuper qu’une seule pièce de 4m sur 3.5m.
Les seules ouvertures sont une porte et une fenêtre pleines qui, une fois fermées, empêchent toute pénétration d’air.
Toutes ces cases sont alignées soigneusement le long d’une ou deux rues légèrement distantes les unes des autres, formant « La rue Cases-Nègres ».
Joseph ZOBEL dans son célèbre roman « La rue Cases Nègres » nous fait une description plus que réaliste de la vie de ses habitants qui vivent dans une extrême pauvreté : ainsi la prospérité que connaît la commune, n’atteint pas la grande masse de la population.
Ceux de l’usine : techniciens et contremaîtres viennent d’abord de France.
Chaque usine compte un chef sucrier et deux contremaîtres, responsable de l’administration et de la direction.
La main d’œuvre se compose d’hommes, de femmes et d’enfants.
- Les enfants sont employés en général aux basculeurs des cannes, aux trains des moulins, a la chaufferie.
- Les femmes sont affectées aux besognes de nettoyage, balayage et récurage de l’usine.
- Les hommes se répartissent en deux catégories :
– les manœuvres : leur fonction est machinale et exige aucune connaissance spéciale mais seulement un peu d’habitude ; ils assurent l’alimentation du monte-canne ou des entraineurs de bagasse ; ils sont employés à l’emballage.
– les ouvriers : les seuls ouvriers d’art sont les forgerons, les mécaniciens, les chauffeurs de locomotive, les chaudronniers, les ajusteurs, cuiseurs, les charpentiers.
La fabrication du sucre et du rhum va de janvier à juin-juillet.
Ainsi pendant 6 à 7 mois une grande partie du personnel des usines à sucre est sans travail.
Le chômage frappe surtout les ouvriers employés à la fabrication proprement dite.
Les moins atteints par l’arrière-saison sont les forgerons, les charpentiers, l’usine les rappelant bien souvent dès octobre et quelquefois plus tôt pour l’entretien du matériel.
Ceux du petit commerce.
Eux aussi sont liés l’usine, qui, par les salaires qu’elle distribue crée une clientèle dont le pouvoir d’achat variera aussi avec les saisons. A l’arrière-saison on achètera à crédit, soldant au retour de la récolte.