Joseph Zobel, de Rivière-Salée au monde entier

On pense toujours tout connaitre de nos Grands Saléens… et pourtant.
Aujourd’hui l’oeuvre de Joseph Zobel, reprise depuis des décennies sous plusieurs éditions, en livre, bd, expos…

Allons plus loin…

Le manuscrit de la Rue Cases Nègres (reproduction soumise à autorisation) – voir sur le site des Archives


Joseph Zobel, la négritude et le roman – selon Louise Hardwick

Cet ouvrage est l’aboutissement d’un projet de recherche de grande envergure que l’Université de Birmingham avait confié à Louise Hardwick, professeure en études postcoloniales francophones, sur le thème « Joseph Zobel : Négritude’s Novelist? The Transnational Politics of a French Caribbean Author working between the Caribbean, Africa and Europe » (Joseph Zobel : le romancier de la Négritude ? La politique transnationale d’un auteur de la Caraïbe française œuvrant entre Caraïbe, Afrique et Europe). Louise Hardwick rappelle dans les remerciements en tête de son ouvrage qu’elle a fait plusieurs séjours de recherche en Martinique dès 2013 et participé à diverses manifestations dans le cadre de l’année du Centenaire de la naissance de Joseph Zobel en 2015, sur l’île, mais aussi au Salon du Livre de Paris.
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Pour en savoir plus sur Joseph Zobel


Joseph Zobel et la question du mythe (vidéo)

Michelle MONROSE, Professeur de Lettres Modernes, aborde l’héroïsme, le mythe et l’épopée dans deux romans de Joseph Zobel. Elle souligne que l’imaginaire collectif martiniquais s’est retrouvé profondément influencé par toutes les histoires personnelles des personnages qui ne sont en réalité que le reflet d’une Histoire collective. Au travers des destins singuliers, parfois picaresques voire épiques, Zobel dresse une galerie de portraits qui a marqué et marquera longtemps encore l’écriture, l’inconscient (et le conscient), la pensée et la part collective de rêve (de fantasme ?) d’un peuple. Lieux, personnages, événements ; tout concoure à l’érection d’une de motifs récurrents qui fondent une écriture zobélienne ancrée dans le paysage, le parler, l’imaginaire martiniquais.
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Joseph Zobel et Euzhan Palcy : deux architectes du rêve et des arts caribéens

Jean-Georges CHALI, MCF-HDR, Université des Antilles, considère Zobel comme un archéologue de la pensée, de la langue, de la culture créole. La main de l’écrivain rétablit les choses et elle en fait jaillir l?essence du monde. C’est le Moi qui se met debout, le mot volant au secours de la dignité enracinant l’être dans un réel nouveau qu’il fait désormais sien en dépit des attentes néfastes du maître. Le maître est désemparé car pour la première fois le poète va asperger l’avant-scène du monde de sa sève poétique. Dès lors, s’établit sous la plume de Zobel un rapport différent qui ne relève plus ni de l’asservissement, ni de la propriété individuelle. Il crée déjà l’idée de la langue rebelle et de l’érection volcanique du sujet pour écrire sur les tablettes de basalte le nouveau code de l’émancipation et du discours laminaire, forgeant la conscience collective. La puissance des mots qui se dessinent sous les doigts du sculpteur zobélien expose au-devant de ce monde égoïste et prêt à tout dominer, de nouvelles valeurs, un sens philosophique de la vie que plus rien ne peut contredire et que nul ne peut nier. La force du mot jaillit du morne et la terre aride s’offre à Diab’-la pour donner à Philomène l’envie d’exister. C’est la magie du mot zobélien qui déconstruit l’ancien, le dégradé, le cloaque, pour reconstruire au nom de la volonté et de un espace sain, un monde de liberté et un homme d’épanouissement.
Voir la vidéo : http://www.manioc.org/fichiers/V15350


Joseph Zobel : présence et réalité martiniquaise du départ

Monique MILIA MARIE-LUCE, Maître de conférences en histoire à l’Université des Antilles, s’intéresse à l’oeuvre de Joseph Zobel sous l’angle des migrations. L’ouvrage peu connu, La Fête à Paris (1953), permet d’analyser la vie des Martiniquais à Paris avant les grands départs de la période du BUMIDOM.
Voir la vidéo : http://www.manioc.org/fichiers/V15358

Conférence : “Les rituels de la mort aux Antilles, leur évolution et leur sens.”

A l’occasion de la Toussaint la ville de Rivière-Salée vous invite à une Conférence-débat proposée par Serge Domi, sociologue.

“Les rituels de la mort aux Antilles, leur évolution et leur sens.”

MERCREDI 30 OCTOBRE à 19 H
Au centre culturel de la ville.

Serge Domi est sociologue. Il a dans divers domaines apporté sa contribution à l’expression du potentiel martiniquais : l’éducation secondaire, la formation universitaire (cofondateur et coordonnateur de l’Université du Temps Libre), la recherche, la langue et la culture, le journalisme. Il est chargé de mission à la semavil (Société d’économie mixte d’aménagement de la ville du Lamentin).

Les lettres inédites de Joseph Zobel

Extrait de : Emily Zobel Marshall et Jenny Zobel, « « Comme si c’était chez moi » : Joseph Zobel à Paris à travers ses lettres (1946-1947)  », Continents manuscrits [En ligne], 8 | 2017, mis en ligne le 15 mars 2017, consulté le 21 octobre 2019. URL : http://journals.openedition.org/coma/853 ; DOI : 10.4000/coma.853

Jenny Zobel, fille de l’écrivain martiniquais Joseph Zobel, et Emily Zobel Marshall, petite-fille de Joseph Zobel, ont découvert récemment des manuscrits inédits de leur père et grand-père. 

Portrait de Joseph Zobel

Il s’agit, d’une part, d’une collection de lettres envoyées par Joseph en 1946-1947 depuis Paris à sa femme et à son ami martiniquais Valbrun Apat, et, d’autre part, d’extraits de son journal intime des années 1940. Elles nous proposent une analyse qui répondrait à la question « Qu’apporte la lecture de ces manuscrits à l’étude des œuvres de Joseph Zobel ? »

En 1946, Joseph Zobel quitta la Martinique pour Paris. Il partait pour y poursuivre ses études et établir sa réputation d’écrivain. Les lettres que Joseph écrivit pendant son séjour dans la capitale, à sa femme Enny et son ami d’enfance Valbrun Apat nous offrent un rare portrait de la vie d’un écrivain noir immigré et de la vie et de la culture parisiennes, à mi-chemin entre tradition et réforme, tandis qu’il se débat face aux défis posés par cette période d’après-guerre.

Joseph s’embarqua le 29 novembre 1946 à Fort-de-France, à bord du Colombie

Joseph s’embarqua le 29 novembre 1946 à Fort-de-France, à bord du Colombie, un paquebot qui allait jouer un rôle vital pour lui pendant cette année. Auteur d’un recueil de nouvelles, Laghia de la Mort, et de plusieurs articles pour le journal de Fort-de-France, Le Sportif, cet écrivain en herbe avait 31 ans. Enny restait au pays pour attendre la naissance de leur troisième enfant. Pour Joseph, comme pour de nombreux Martiniquais qui avaient reçu une éducation française à l’école du village, la France représentait le pays des opportunités. C’était le berceau de la langue et de la culture françaises, sans lesquelles on ne pourrait pas progresser dans la vie. Joseph était convaincu que la France le reconnaîtrait et l’établirait comme un écrivain célèbre et respecté. Ce qu’il ne soupçonnait pas, c’est à quel point ce départ, en fait, serait définitif, puisque qu’il ne retournerait jamais vivre en Martinique.

Les lettres de Joseph passent allègrement du grandiose au prosaïque, de la métaphysique aux détails domestiques, des méditations sur la nature de l’être humain à la description minutieuse d’assiettes et de casseroles neuves. Elles nous offrent une perspective de sa détermination, de son sentiment de libération, loin des contraintes de la Martinique, de ses bouffées d’espoir et aussi de ses combats et son amour compliqué pour son île natale. Les lettres fournissent des instructions détaillées aux destinataires. Par ailleurs, dans l’une, on trouve l’autoportrait d’un exilé déprimé, dans une autre, le héros d’une histoire de brillante réussite, fêté par l’intelligentsia parisienne.

Soigneusement pliées et rangées dans un petit sac en tissu madras bleu et rouge…

C’est Enny, âgée de 90 ans, et dans une maison de retraite, qui donna un jour ces lettres à Jenny. La femme de l’écrivain les avait conservées toute sa vie comme un trésor. Soigneusement pliées et rangées dans un petit sac en tissu madras bleu et rouge, qu’elle avait dû coudre spécialement, les vingt-cinq missives écrites à l’encre sur fin papier bleu, témoignages d’amour, de frustrations et d’exaltation, avaient passé toutes ces années au fond d’un tiroir secret de son armoire. Il faut noter que Joseph, lui, n’avait pas gardé les lettres de sa femme, ce qui fait que malheureusement, le dialogue est dans un sens seulement. On ne peut que deviner les réponses d’Enny par les références faites par Joseph au contenu de ses lettres.

Lire ces lettres ici : https://journals.openedition.org/coma/853

Les costumes traditionnels martiniquais

Costumes traditionnels martiniquais

RÉTROSPECTIVE DE L’HISTOIRE DU COSTUME MARTINIQUAIS DES ORIGINES AU DÉBUT DU XXE SIÈCLE
COLLECTION DE POUPÉES DE GRAZIELLE BONTEMPS

La nudité étant le symbole de la déshumanisation des esclaves ravalés au rang d’objets ou de bêtes dans la cale du bateau négrier, le goût pour l’habit représente une conquête sociale. En effet, des lois somptuaires, en vigueur jusqu’à la fin de l’esclavage marquaient la différence entre les maîtres et les autres habitants des colonies. Puis, le costume créole évolue, variant, suivant l’âge, le sexe, la classe sociale, le caractère et les circonstances.
Reflétant ces réalités, les poupées sont classées par thématiques.
Voici les thèmes retenus : Enfants, Tenues d’intérieur, Tenues de ville, Cérémonies–fêtes, Métiers, Classes sociales, Uniformes.

Costumes traditionnels martiniquais. Document pédagogique du CRDP à télécharger ici

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