La vie de nos quartiers : Quartier Lahaut

Les champs, mornes et plaines de Rivière-Salée

Le long de la route départementale 35 menant à Sainte-Luce, Rivière-Pilote: tous les chemins passent par Lahaut !
Discret quartier, comme ses habitants, il ne se dévoile qu’à celui qui s’arrête dans sa chapelle Sainte-Rita, se risque dans l’un de ses chemins : Laurent, Louri, Sainville, Joseph. Louis, du nom des familles qui s’y trouvent toujours, attachées à cette terre longtemps agricole qui a su conserver ses racines rurales.
L’unique route du quartier est en effet jalonnée de chemins cimentés qui font pénétrer le visiteur directement dans l’univers familier de cette campagne aux portes de la ville.
Si admirer les fleurs ne coûte aucun effort, il vous faudra chausser des bottes pour suivre les maîtres des lieux dans leur récolte des nombreux fruits d’un travail commencé du temps de leurs grands-parents. Majoritairement agriculteurs, ceux-ci plantaient la banane et la canne à sucre.
Mais les maisons ont progressivement remplacées ces cultures, et le quartier est désormais résidentiel.
Une petite exploitation cependant résiste chemin Sainville, par la volonté de Lucien Louri, qui travaille à développer l’ancienne plantation de cacaoyers de son père.
Comme en témoignent tous les habitants du quartier Lahaut est une grande famille où il fait bon vivre.
Les six centenaires qu’il abrite ne diront pas le contraire …

Centenaires …

Centenaires - Martinique

La famille Joseph-Louis au chemin Joseph-Louis en compte en effet trois, dont deux forment un couple.
Ils ont été mis à l’honneur le 9 mars de cette année, à l’occasion de l’anniversaire de monsieur, en compagnie de la famille, de voisins, de représentants de la municipalité et du Sacré-cœur, auquel appartenait le jeune centenaire.
Si on pense à la prédisposition génétique, la longévité du couple doit certainement beaucoup aux soins prodigués par leur fille Josette Morvany.
Celle-ci se refuse en effet à remplacer par les médicaments l’attention de tout instant que demandent des personnes dépendantes (sa mère ne marche pas) et malades (son père est atteint de la maladie d’Alzheimer).
Faut-il voir là une trace de notre Martinique traditionnelle, qui perdure dans ce quartier encore préservé ?
Devenu rarissime, l’exemple simple du dévouement personnel pour sa famille est forcément
édifiant …

Bravo à ce couple exceptionnel, et à une fille d’exception !

Présentation du budget communal

Les agents d'entretien - Mairie de Rivière-Salée

Budget global de la ville en 2013 : 20,9 millions d’euros

(investissement et fonctionnement)

De quoi est composé un budget communal ?

Le fonctionnement
Le fonctionnement regroupe les dépenses de fonctionnement des services (rémunérations du personnel, fournitures,travaux d’entretien…) et les charges financières liées aux intérêts de la dette de la commune. Ce sont les impôts et taxes,les dotations reçues de l’état, les subventions, les produits des services (médiathèque, cyber base …) qui couvrent ces dépenses.

L’investissement
L’investissement retrace toutes les opérations affectant le patrimoine de la ville : acquisition de terrains, construction de bâtiments, travaux
de voirie …. Elle dispose de ressources ponctuelles (dotations, des subventions d’équipement, emprunts…) et de l’autofinancement.

L’autofinancement

L’autofinancement est la capacité d’une commune à dégager sur son budget de fonctionnement quotidien l’épargne nécessaire au financement de ses investissements. Ceci implique que, comme pour un ménage ou une entreprise, les dépenses « du quotidien » doivent être inférieures aux recettes courantes.

D’où vient l’argent ?

57.3% des recettes viennent de l’Octroi de mer et de la part des impôts locaux versés par les Saléens.

Le budget 2013 - Ville de Rivière-Salée

Octroi de mer : L’octroi de mer est une taxe sur les produits, spécifique aux départements d’outre-mer (DOM) et dont les conseils régionaux fixent les taux. Son produit alimente, à titre principal, les budgets des communes de ces départements.

Etat : dotation globale de fonctionnement (DGF)
Elle constitue le pivot des relations financières entre l’État et les collectivités locales. La dotation d’aménagement de la dotation globale de fonctionnement affectée à l’outre-mer est composée de la quote-part « dotation de solidarité urbaine / dotation de solidarité rurale » (DSU/DSR) et de la quote-part « dotation nationale de péréquation » (DNP). Le mode de répartition, différent de celui de la métropole repose sur des critères démographiques (population,superficie et éloignement du chef-lieu du territoire) et des critères financiers (impôts ménage pour les départements d’outre-mer).

Le FIRT (Fonds d’Investissement Routier et des Transports) est alimenté par les recettes de la Taxe Spéciale de Consommation (TSC) sur les carburants dans les DOM.

Où va l’argent ?

  • Culture : musique, danse, spectacle, médiathèque, ateliers artistiques municipaux, fête patronale, fête de quartiers…
  • Jeunesse : animation périscolaire, construction d’écoles, aide aux vacances, formation secourisme, sorties scolaires, cyber-base…
  • Vie sportive et associative : subventions aux associations et foyers ruraux, accompagnement technique des associations et foyers ruraux, fonctionnement des infrastructures sportives (7 terrains de football,  4 terrains de basket, 2 terrain de volley, 2 terrains de handball, 3 cours de tennis, 1 piste de VTT, 2 halls des sports…).
  • Cadre de vie, entretien du patrimoine : 38 bâtiments communaux, 44 km de voirie municipale, 7 500m2 d’espace verts. Service généraux : administration générale, fonctionnement des services…
  • Éducation : 8 écoles, 1 556 élèves.
  • Action sociale, santé solidarité : centre communal d’action sociale, portage de repas à domicile, action santé (diabète, audition…), aquagym, sortie au cinéma, maison des séniors, résidence pour personnes âgées…

Budget 2013 - Rivière-Salée - Charges

Raisonnable et ambitieux !

Elaboré dans un contexte difficile pour Rivière-Salée, comme pour l’ensemble des collectivités locales de la Martinique, le budget 2013 est à la fois raisonnable et ambitieux.
Avec comme fil conducteur de dépenser moins tout en faisant plus, sans peser sur la fiscalité locale.
Représentant un peu plus de 20% des recettes de fonctionnement, la part communale des impôts locaux est maintenue au même taux en 2013 que l’année précédente.
Rivière-Salée est confrontée à une baisse des dotations de l’Etat depuis 2009.
Elle le sera d’autant plus que le gouvernement a annoncé une baisse encore plus significative des dotations pour les deux prochaines années.
Cette baisse des dotations de l’état vient s’ajouter à l’impact de la crise qui depuis 2009 a fait baisser de manière exponentielle l’Octroi de mer qui représente la plus grosse part des recettes de fonctionnement des communes des DOM.
Résultat 300 000 euros nous font défaut cette année alors que les mesures gouvernementales ne cessent d’élargir le champ d’intervention des communes et que les besoins et les attentes des habitants croissent.

Les finances locales à la portée de tous !

Le fonctionnement : regroupe les dépenses de fonctionnement des services (rémunérations du personnel, fournitures, travaux d’entretien…) et les charges financières liées aux intérêts de la dette de la commune. Ce sont les impôts et taxes, les dotations reçues de l’état, les subventions, les produits des services (médiathèque, cyber base …) qui couvrent ces dépenses.
L’investissement : retrace toutes les opérations affectant le patrimoine

La mairie possède t-elle de l’argent en caisse ?

Il n’y a pas d’argent en mairie. Tout est géré par la perception. A chaque fois qu’on fait une dépense, on fait un acte administratif et c’est le percepteur qui paie nos fournisseurs.
C’est le même principe pour les recettes. Le percepteur contrôle tout.

La fête de Pâque…«Joyeuses Pâques»

la ratière - Pâques - Rivière-Salée

Nous nous le sommes souhaités il y a peu.
Mais pourquoi le mot Pâques est-il au pluriel ?
Parce que ce sont deux événements qui sont célébrés à ce moment de l’année, l’un ayant pris le dessus sur l’autre.
En effet, c’est pendant la Pâque juive qu’eut lieu la résurrection de Jésus, temps fort s’il en est pour la communauté chrétienne.
Cette fête originelle célèbre la sortie d’Egypte des Hébreux. La fête chrétienne elle, est multiple. Elle commémore à la fois la sortie d’Egypte, l’institution eucharistique lors du repas de la Pâque, la crucifixion du
Christ et son repos au tombeau durant trois jours, et sa résurrection, passage de la mort à la vie.

Si les œufs, lièvres, poules et autres cloches issus des folklores européens se multiplient dans nos commerces, un autre animal symbolise la période à la Martinique.
C’est le crabe de terre.
Apportant certainement à l’origine cet « extra » que les familles ne pouvaient s’offrir dans leur ordinaire, les crabes continuent de donner à ces journées pascales leur goût unique.

A vos Ratières, prêts ! Chassez !

Une ratière, piège à crabes.

De son nom savant Cardisoma Guanhumi, le crabe de terre est doté d’une carapace à la couleur variable suivant l’âge (de bleuté, gris à blanchâtre), et peut atteindre 12 cm de large.
Il vit dans les milieux humides, à proximité du rivage, comme les mangroves et les berges des cours d’eau où il creuse un terrier qui mène à une nappe d’eau souterraine.
Nombre de Saléens s’adonnent à cette activité car la commune est idéalement humide.
Capturés à l’aide de «ratières», ces pièges en bois dotés d’une trappe, les crabes, nettoyeurs de la nature, doivent jeûner pour être purgés, avant que leur soit administré un régime à base de fruits, canne à sucre, noix de coco et pi.ment, qui donne à leur chair son goût particulier.

la ratière - Pâques - Rivière-Salée
Une ratière

Selon l’arrêté préfectoral du 9 décembre 2002, cette chasse n’est permise que du 15 février au 15 juillet, et ne concerne que les individus dont la carapace dépasse 7 cm de largeur.Il s’agit ensuite d’aller relever ses pièges régulièrement, pour éviter qu’un indélicat l’ait débarrassé avant soi de son petit prisonnier à pinces.Si le dispositif a bien fonctionné, et si le crabe est toujours là, s’en saisir sans se blesser n’est qu’une formalité pour tout chasseur expérimenté.

La chasse étant ouverte encore quelques mois, il est en.core temps de vous entraîner ; ce petit schéma vous per.mettra de fabriquer votre propre ratière :
En tirant sur l’appât, le crabe fait retomber le couvercle qui bouche la sortie vers son trou.Une pierre amarrée sur le dessus du piège accélère la chute du couvercle et empê.che les crabes les plus forts de le soulever.

La tradition du crabe à Rivière-Salée

Crabes de Pâques à Rivière-Salée

La pêche aux crabes était spécifique à la commune. Dans sa monographie sur la commune G.Desportes nous en parle de manière savoureuse et précise.

«Vers le 24 juin, fête patronale, au début de la chute des grandes eaux, les crabes abandonnent leurs humides demeures, leurs trous inondés et se mettent à vagabonder un peu partout, moitié sautant, moitié rampant, explorant de l’œil les mangles transformés en étang.
Alors, dévalant vers Rivière-Salée, les habitants de Rivière-Pilote avec leur sacs et leurs chevaux bâtés et leur flambeaux de résine, ceux du Diamant avec leurs lanternes vénitiennes au grand dam des grand bourgeois (Saléens) qui préféraient conserver pour eux seuls la bonne aubaine.
A sept heures du soir, partout où se plongent les regards, on voit une illumination pareille à celle des cimetières durant les fêtes de la Toussaint.
Les demi-mondaines sont trop huppées pour se permettre d’aller aux crabes, aussi lancent-elles des quolibets à tous ceux qui passent.
Mais si vous voulez les voir à l’œuvre, allez vers les deux heures du matin dans les savanes qui voisinent le bourg.
Les dames, par crainte de la boue ont retroussé leur jupe jusqu’à mi genou et ont ceint leurs reins d’une écharpe ou d’un mouchoir, d’où le terme créole accepté par toute la Martinique : « I marré en la Rivière-Salée ».

Malheureusement, très souvent ces réjouissances se terminaient mal, et en 1835 le gouverneur prenait un arrêté inter.disant cette activité.

Arrêté concernant La chasse aux crabes aux flambeaux

Fort Royal, le 13 août 1835
Nous gouverneur de la Martinique
-Vu l’article II de la loi du 24 avril 1833 sur le régime législatif de la colonie- Attendu que la chasse aux crabes aux flambeaux outre qu’elle peut occasionner des incendies donne lieu à des rixes fréquentes entre les chasseurs et les propriétaires dont les premières traversent en tous sens les terres et plantations. Sur le rapport du directeur de l’administration intérieure
Avons arrêté et arrêtons :
Art 1 – La chasse aux crabes aux flambeaux est expressément inter.dite à tous autres qu’aux propriétaires sur leurs propres terres ou aux personnes autorisées d’eux spécialement et par écrit.
Art 2 – Les contravention au précédent article sont punies de l’amende de 61 à 100 F sans préjudice de l’emprisonnement de 5 à 15 jours en cas de récidive.

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