Rivière Salée possède plusieurs bâtiments historiques.
Son patrimoine se définit surtout par des éléments religieux (églises, chapelles…) et par quelques constructions contemporaines. Ces éléments patrimoniaux ne sont pas classés.
On dénombre 4 églises dans la commune ainsi que 3 chapelles réparties dans les quartiers :
Une directrice dont le métier est directrice du service archive. Son rôle est de superviser la collecte et la conservation des archives.
1 archiviste adjoint dont le rôle est de gérer les archives par la collecte du fond d’archive, par le traitement et le classement.
Le fonds est constitué de photographies, de documents édités par la ville (marchés, et autorisation de travaux), des permis de construire et des documents d’urbanisme, des délibérations du conseil municipal, des journaux municipaux édités par la ville, de correspondance et monographies historiques.
La procédure est simple : pour consulter les archives de la ville, vous devez faire un courrier à l’attention de Monsieur Le maire, vous serez accompagné dans vos recherches par l’archiviste adjoint.
Le centre d’animation de Thoraille vous propose des cours d’arts plastiques, d’éveil musical, de chant, d’accordéon, de guitare, de piano, de danse, de batterie, de composition florale (Ikébana), de théâtre, d’art du cirque et Bèlè…
L’usine Lapalun, située à Rivière-Salée, dans le Sud, fut construite de 1868 à 1871. Elle produisait de la canne à sucre sur ses neuf habitations réunies, dont les noms suivent Trénelle, Val d’or, Grande case, Nouvelle cité, Maupeou, La digue, Thoraille, Terrier, Duharoc. Dans les années 1950, l’habitation Duharoc avait remplacé la production de canne par l’élevage, mieux adapté à la nature de son terrain.
La société par actions Lapalun était propriétaire de ces neuf habitations et de l’usine. L’habitation principale était celle de Trénelle et c’est d’elle dont je vais vous parler, dans la période où j’y ai vécu et travaillé, de 1948 à 1974.
L’année 1935 avait été celle d’une des plus importantes grèves ouvrières qu’aient connu les deux usines de Rivière-Salée « la Grande marche de la faim » des ouvriers de la canne constitue un tournant dans l’histoire de la Martinique l . Le dimanche 11 février 1935, Irénée Suréna, délégué syndical des usines voisines, Lapalun et Génipa, fut arrêté à Petit-Bourg et conduit à Fort-de-France. Le lundi 12 février, plus de mille personnes s’assemblaient à Fort-de-France pour réclamer sa libération, qui fut obtenue le soir même et s’accompagna, les jours suivants, d’une augmentation des salaires et d’une réorganisation du travail.
A partir des années 1960, la mécanisation de la culture de la canne à sucre entraîna le remplacement progressif d’une partie de la main-d’œuvre et des cabrouets par des tracteurs. Ce fut dans la même période que la production sucrière de la Martinique commença à décliner.
À partir de 1974, la production de sucre de la Martinique s’effondra. Les usines à sucre disparurent au bénéfice de quelques distilleries spécialisées dans la fabrication du rhum agricole.
Dans l’entre-deux guerres, la société Lapalun avait été rachetée en totalité par Georges Marraud des Grottes. Ce dernier mourut au début de la Guerre de 1939-1945. Atteint de gangrène, il trépassa lors d’un voyage par bateau vers la France et son corps fut jeté à la mer. Son fils, prénommé lui aussi Georges (Ti-Joj, en créole), hérita de son père. La résidence du propriétaire se trouvait à l’usine de Rivière-Salée. En 1974, Marraud des Grottes décida de fermer l’usine et renonça à ses activités. Il s’installa alors au quartier Les digues où il mourut en 1988.
Au début du XXème siècle, l’économie sucrière se maintient.
La canne à sucre est omniprésente. Six distilleries (RANLIN, DESPORTES, OZIER LA FONTAINE, BALMELLE, GELAGRE, EMMANUEL, ZONZON) fonctionnent.
Elles produisent du rhum tandis que les usines de Petit-Bourg et de Rivière-Salée fournissent le sucre.
Rivière-Salée est devenue à cette époque, le centre le pus dynamique du sud de la Martinique.
Comment se présentait cette localité ?
Les témoignages recueillis auprès des anciens permettent de s’en faire une idée assez nette.
A la rue Schœlcher, le bourg s’arrêtait au carrefour où sont implantées la parfumerie « TI BAUME » et la boucherie « LE PIED » ;
Au-delà, quelques maisons isolées ne formant pas véritablement corps avec le bourg : une maisonnette, propriété de M. Coulange Octave et qui était devenue un logement d’instituteurs, la maison-Binet (ex : B.N.P.) la gendarmerie. Cette partie de la commune était déjà la campagne.
Ce n’est que beaucoup plus tard qu’à été construit le quartier Courbaril, de la librairie saléenne jusqu’aux écoles.
D’ailleurs, lorsque le maire de l‘époque, Joinville Saint-Prix, décida d’y implanter l’actuel marché couvert, il déclencha un tollé général dans le bourg, les habitants se demandant “de qui avait pu se passer dans la tête de leur maire pour qu’il aille construire un marché jusqu’à… DESMARINIERES !”
Marché couvert à Riviere-Salée
Toute l’animation se concentrait dans la partie de la commune que nous appelons aujourd’hui « bas du bourg ». Magasins et épiceries y étaient installés. On retrouvait implantées sur ce tronçon de la rue Schœlcher, des succursales des grands magasins de Fort-de-France, Bidaut, Sans-Pareil, Reynoir, Marsan, Mauriello.
A l’Est s’étendait un bois de campêches, entre la rue des Etages et la partie marécageuse où à été implantée la station radio-électronique.
Ce bois faisait la joie des garnements du bourg. C’est là qu’ils passaient le plus clair de leur temps, quand arrivaient les fêtes de Pâques à tendre les pièges à crabes. D’autres jeux les occupaient lors des grandes vacances, débusquer à coup de pierres, le rats qui avaient élu domicile sous les frondaisons ou piéger les malheureux merles qui s’étaient laissés tenter par un appât hélas enrobé de glu.
Les rares rues étaient empierrées ; ailleurs rare aussi étaient les automobiles de la commune ; seulement trois : deux taxis, propriétés Eustache, et une autre appartenant à Madame Binet qui acceptait de faire quelques courses pour des clients de qualité. Les rues étaient éclairées aux réverbères – Grand Bourg ne sera électrifié que dans les années 35.36, Monsieur Marius Letord assurait l’allumage et l’extinction des réverbères. Il effectuait aussi le nettoyage des caniveaux. C’était un peu lui, l’horloge du bourg. Le bruit de sa pelle au fond des caniveaux annonçait le klaxon de la postale qui précédait de peu l’angelus du matin ; cette postale qui s’arrêtait devant le bureau de poste de l’époque, maison Desportes contigüe à celle des Nicar (Chez Malou) rythmait aussi la vie du bourg.
C’était M. Véronique, l’ancien maire du Diamant qui assurait le service entre Diamant et Fort-de-France.
Le marché en plein air – Photo : Coll. Fondation Clément
Le marché se tenait sur la place Gérald Pierre-Rose où se dressait un haut palmier planté dit-on, au moment de l’armistice. Dans un coin, celui qui jouxte le terrain des Beroard du côté de la rue des Etages, s’alignaient les étals de deux ou trois bouchers-Polidor, Beaudy, Louisy-Louis. Ce marché aligné était très animé, car Rivière-Salée était devenue un bourg très actif. Tous les dimanches, les habitants des communes de l’extrême sud venaient s’y approvisionner. Des Trois-Ilets, du Diamant, de Sainte-Luce, on venait acheter des légumes apportés sur mulets bâtés qui arrivaient de Rivière-Pilote, Saint-Esprit et même du Vauclin.
Cette place animait aux fêtes patronales avec les chevaux de bois de Monsieur Dolor, les multiples échoppes décorées de flamboyants où se pressaient paysansendimanchés venus des mornes environnants, travailleurs des usines tentant leur chance aux multiples jeux de hasard, garnement effrontés échappés furtivement des bicoques, caressant un rêve fou : celui de goûter à tous ces bonheurs interdits.