Rivière-Salée au XIXème siècle

Usine de Rivière-Salée (Petit-Bourg)

La commune va (à partir de 1860- 1870) connaitre un regain d’activité lié aux bouleversements techniques qui affectent toute la colonie en cette deuxième moitié du XIXème siècle.
Dès 1820, le premier moulin à vapeur fonctionne sous l’habitation Maupeou appelée depuis Vapeur.
Au lendemain de l’abolition de l’esclavage, le problème de la main d’œuvre se pose pour les grandes habitations, beaucoup d’ouvriers préfères s’installer sur des terres encore vierges. On parle donc de grands espoirs dans la fondation des usines.

Les deux usines

En 1879, s’achève à Rivière-Salée la construction des deux usines, celle de Petit-Bourg et de Rivière-Salée. Il s’agit d’usines centrales qui traitent la production de toute une région.
Ces deux usines se montent dans une atmosphère assez agitées car des rivalités les opposent.

Usine de Rivière-Salée
Usine de Rivière-Salée

Il faut s’assurer d’un certain nombre de garanties vu l’énormité des capitaux qu’exige une telle entreprise ; il faut, pour que l’usine puisse tourner à plein rendement, qu’elle broie la production cannière du plus grand nombre d’exploitations. Certaines vont même tenter d’instituer une situation de monopole par l’obtention de contrats de fournitures exclusives de longue durée, par l’encerclement des habitations liées par un contrat, par un réseau compliqué de voies ferrées, avec des voies dont l’écartement diffère d’un réseau à l’autre.
Toujours est-il que la création de ces deux usines va donner un coup de fouet à l’économie de la commune.
La canne sera et pour de longues années, omniprésente et ces deux unités de production seront les pôles autour desquels s’organisera la vie économique de la commune. Elles rythmeront la vie quotidienne des habitants. Tous ou presque tous seront liés :

Les usines de Rivière-Salée

Usine de Rivière-Salée (Petit-Bourg)

Usine de Rivière-Salée

Jusqu’au début des années 1960, les deux usines de Rivière Salée et Petit-Bourg étaient les plus productrices de l’île. Mais après avoir vécu des heures de gloire à la Martinique, la canne connaît depuis 1960 une crise profonde : en vingt ans, toutes les usines à sucre ont fermé. Aujourd’hui, seule subsiste l’usine du Galion à Trinité qui continue à fabriquer du sucre et du rhum pour la consommation locale.

Il n’y a plus d’usine et de distillerie sur le territoire de la commune de Rivière Salée. L’activité cannière reste cependant assez importante. Sa plaine demeure en 2006, la deuxième surface plantée en canne à sucre en Martinique après la commune du Lamentin.

Source : Pierre COURTINARD. “Ravine Sucrée, Rivière Salée”. PCP Editions

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