Le bac

Le débarcadère de Rivière-Salée (archive)

Marchands ambulants, porteuses, voyageurs, tous ceux qui doivent fournir la Rivière-Salée pour aller de Petit Bourg à Grand Bourg ou inversement, empruntent un bac.
Plus tard, un pont sera construit, le pont Bac surélevé pour faciliter le passage des chalands ou gabarres transportant le sucre des usines vers les cargos sucriers de la baie.
Si actuellement il n’est plus utilisé, il demeure malgré tout une œuvre d’art, élément du patrimoine de la commune.

Le pont Bac à Rivière-Salée - Mairie de Rivière-Salée
Le pont Bac à Rivière-Salée – Mairie de Rivière-Salée

 

Jusqu’à la fin du siècle, cette embarcation était la seule possibilité de franchir ce cours d’eau, qui séparait la commune. Tous ceux qui souhaitaient se rendre de Petit-Bourg vers Grand Bourg et inversement, devaient emprunter le bac moyennant un droit de péage. Ce moyen de locomotion servait au transport de marchandises, voyageurs à pied ou à cheval.
Au début du xxe siècle, un pont fut construit très haut en remplacement du bac, permettant la circulation alternée de véhicules.
Plus moderne, il permettait sous son tablier, le passage des gabares chargées de marchandises, ainsi que les “yachts” qui transportaient les passagers de toutes les communes du sud vers Fort-de-France.
Le bruit particulier que faisaient les voitures lors de leur passage sur les lattes de bois du tablier du pont, retentit encore dans la mémoire des automobilistes.

Source : P. Courtinard. “Plaine sucrée, rivière salée”. PCP Editions.

Les usines de Rivière-Salée

Usine de Rivière-Salée (Petit-Bourg)

Usine de Rivière-Salée

Jusqu’au début des années 1960, les deux usines de Rivière Salée et Petit-Bourg étaient les plus productrices de l’île. Mais après avoir vécu des heures de gloire à la Martinique, la canne connaît depuis 1960 une crise profonde : en vingt ans, toutes les usines à sucre ont fermé. Aujourd’hui, seule subsiste l’usine du Galion à Trinité qui continue à fabriquer du sucre et du rhum pour la consommation locale.

Il n’y a plus d’usine et de distillerie sur le territoire de la commune de Rivière Salée. L’activité cannière reste cependant assez importante. Sa plaine demeure en 2006, la deuxième surface plantée en canne à sucre en Martinique après la commune du Lamentin.

Source : Pierre COURTINARD. “Ravine Sucrée, Rivière Salée”. PCP Editions

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L’évolution de la paroisse

Eglise de Grand-Bourg - Rivière-Salée - Martinique

Rivière-Salée, pendant tout le XVIIIe siècle, est une paroisse plutôt modeste dont on parle très peu.Un évènement va pourtant la faire entrer dans l’his- toire, car il jettera l’émoi dans toute la colonie.
On avait en effet pour habitude d’enterrer dans les églises surtout les bienfaiteurs. Cette coutume n’était pas sans danger, car les morts étaient enterrés sous le banc de la famille sou- vent à faible profondeur, il s’ensuivait donc des risques d’épidémie.Aussi en 1753,le gouvernement prit la décision suivante : « Étant très dangereux dans les pays chauds d’enterrer les corps morts dans les églises qui sont petites, où il n’y a point de caveaux dans lesquelles on ne peut creuser, il serait nécessaire, pour éviter les inconvénients qui résultent de l’odeur cadavérique des corps nouvellement enterrés et les risques de contagion – défendant d’enterrer dans les églises toute personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient ».
Le père Jean Joseph curé de la paroisse, trois ans plus tard, passa outre à cette défense et enterra à l’intérieur de l’église un de ses paroissiens, le sieur Pinel Saint Lambert. Il fut condamné à se présenter devant le Conseil pour répondre de son acte. Mais le préfet apostolique des Capucins estima qu’une telle humiliation porterait atteinte à l’autorité de sa congrégation à la Martinique. Il déplaça le père Jean Joseph et la paroisse resta six mois sans curé. Elle fut desservie plus tard par le curé des Trois-Ilets.
La paroisse de Rivière-Salée, pendant tout le XVIIIe siècle, est plutôt pauvre. Les paroissiens s’en désintéressent- ils ? Le préfet apostolique constate en 1787 : « L’église de Rivière-Salée est mal entretenue, il n’y a ni fronts baptismaux, ni boîtes pour les saintes huiles,ni livres pour l’office, ni presque aucun ornement, ni linge en état de service ».

Champs de cannes en martinique - photos anciennes
Le travail dans les champs de cannes

Comme dans toute la colonie, l’économie de la paroisse à cette période est dominée par l’activité cannière.
La canne est omniprésente, elle occupe non seulement la plaine alluviale mais grimpe sur les versants de certains mornes.

Usine de Rivière-Salée (Petit-Bourg)
Usine de Rivière-Salée (Petit-Bourg)

Seize sucreries sont dispersées sur le territoire de la paroisse.
Le café vient en seconde position, il occupe les mornes qui bénéficient de micro- climats frais.
La paroisse compte cinq caféières.  Le point le plus élevé, le plus arrosé, d’où l’on découvre un superbe panorama ne s’appelle-t-il pas “Caféière” ?
Les cultures vivrières destinées à la nourriture de la population – esclaves et maître – occupent aussi les mornes. L’élevage des bœufs, mulets, chevaux, instruments indispensables de transports occupent une place non négligeable.

Portrait de Mme Yvette Coquelin (vidéo) – Présidente effective de la fête patronale 2018

Madame Eva Laurent - Rivière-Salée

Madame Yvette Coquelin
Retraitée de l’éducation nationale
Passionnée de jardinage et de son quartier, Yvette a récemment effectué un travail remarquable en hommage à Madame Eva Laurent présenté publiquement en septembre dernier à l’église provisoire de Petit-Bourg.
Une initiative saluée par un public nombreux composé de Saléens de Grand-Bourg et de Petit-Bourg.

Les écoles

école des garçons Rivière-salée Martinique - photos anciennes

Les premières écoles sont implantées à Grand-bourg en mai 1837. Le 01 juillet, le conseil privé ordonne l’ouverture à Grand-Bourg d’une école communale gratuite pour les filles dirigée par les sœurs de saint joseph de Cluny. Le 09 aout il en sera de même pour l’école des garçons, tenue par les frères Ploërmel  Le 15 mars 1882, l’école est laïcisée à Rivière-Salée.

Rivière-Salée est alors la seule commune dont le directeur, Alexis VENANCE est un créole.

Le blason de Rivière-Salée

Le blason de Riviere-Salee

Sont évoqués quelques moments forts de l’histoire de la paroisse et de la commune.
Les deux églises, plus anciens lieux de culte de Grand-Bourg et de Petit-Bourg ;
Le cours d’eau est celui qui a donné son nom à la commune de Rivière-Salée ;
Le pont est le pont Bac qui réunit les deux agglomérations depuis la fin du 19ème siècle ;
Les têtes de bœufs sont en fait des têtes de vaches. D’après la légende, les premiers colons qui arrivèrent dans la région prirent pour des vaches les lamantins qui s’ébattaient dans la mangrove, d’où le nom de Cul de Sac à Vaches donné, au début de l’occupation de l’île, à cette partie de la Martinique qui s’étend sur Rivière-Salée et Trois- Ilets.
Cette région prit ensuite le nom de Commune des Trois-Bourgs puisqu’elle comprenait : Grand-Bourg, Petit-Bourg et Trois-Ilets. D’où ce choix de limiter à trois le nombre de têtes figurant sur le blason.

Tous les maires de Rivière-Salée depuis 1829

La place de l'église à Rivière-Salée

Paroisse  – Lieutenant commissaire
Nomination par le Gouverneur

  • 1829 Mai – De PELLERIN LATOUCHE Robert Auguste. Habitant propriétaire (1791 – ?)
    De FABRIQUE SAINT-OURS (fils) Louis Marie Henry Habitant propriétaire (1766 – 1845)
  • 1835 Septembre – LEPELLETIER de CHARLERY

Commune – Maire
Nomination par le Gouverneur sur proposition du conseil municipal

  • 1839 Juin – De FABRIQUE SAINT-OURS  Louis Marie Henry. Habitant propriétaire (1766 – 1845)
  • 1842 Octobre – De FABRIQUE SAINT-OURS Joseph Antoine Gustave. Habitant sucrier (1805 – ?)
  • 1846 Octobre – De PELLERIN LATOUCHE Robert Auguste. Habitant propriétaire (1791 – ?)
  • 1848 Novembre – FOUCHE Charles Louis Marchand. Négociant (1799 – 1867)
  • 1860 Juin. HAYOT DUBOCAGE Auguste. (1822 – )
  • 1861 Mai – LEBRETON LAFEUILLéE Miram. Administrateur d’habitation. (1823 – 1878)
    FAURE Jean-Baptiste Négociant (1805 – 1863)
  • 1863 Mai – QUANTIN Joseph Habitant propriétaire. Maupéou ( ? – 1869)
  • 1870 Janvier – LEBRETON LAFEUILLEE Mars. Commerçant (1827 – 1872)
  • 1871 Août – DUFRESNE Méril Marchand. (1824 – 1873)
  • 1872 Mai – PREVOTEAU François Edmond
  • 1874 Mai – PREVOTEAU Ernest. Habitant propriétaire (1832 – 1900)
  • 1875 Mai – BRIDIN CHAUMONT-DESPORTES Louis Garçon. Econome d’habitation, Propriétaire (1833 – 1908)

Commune – Maire
Election par le conseil municipal en son sein

  • 1881 Novembre – MONDéSIR Louis
  • 1888 Mai – SAINT-LOUIS-AUGUSTIN Eudoxie. Habitant propriétaire (1843 – 1929)
  • 1900 Mai – PERIA Charles Nérée. Habitant propriétaire (1846 – 1918)
  • 1910 – HUYGHUES des ETAGES Louis André. Maître de forges (1873 – 1925)
  • 1925 Juin – SAINT-PRIX Joinville. Agriculteur (1885 – 1945)
  • 1941 Février – DESPORTES Gérard. Directeur d’école Nommé par Vichy (1887 – 1974)
  • 1943 Juillet -Joinville SAINT-PRIX. Agriculteur (1885 – 1945)
  • 1945 Septembre – JEAN-JOSEPH Alphonse. Négociant (1903 – 1965)
  • 1965 Décembre – SAINT-PRIX Jean. Médecin (1909 – 1991)
  • 1971 Mars – ELISABETH Georges. Enseignant (1926 – 2003)
  • 1989 Mars – LESUEUR André. Contrôleur C.A.F (1947 – )

L’église Notre-Dame de Fatima

Edifiée à l’initiative du père Pulvar dans les années 1960, au quartier Desmarinières à l’est de la commune, l’église Notre-Dame de Fatima porte plus souvent le nom de sanctuaire. Actuellement fermée depuis de longues années, elle permettait de nombreuses processions et pèlerinages. C’est aussi un endroit doté d’un magnifique point de vue sur une grande partie du territoire martiniquais.
Photo : JM Sutour

L’église de Saint-Jean-Baptiste

Eglise de Grand-Bourg - Rivière-Salée - Martinique

L’église de Saint-Jean-Baptiste possède un clocher unique percé de claustras (paroi ajourée).
Cet édifice a été soumis à de nombreuses reconstructions.
C’est après la seconde guerre mondiale que cette église va se parer d’un bénitier et d’un autel de marbre.
Trop petite, elle fut par la suite agrandie par les paroissiens et le curé.
Malheureusement, celle-ci a été victime d’un cyclone puis d’un tremblement de terre en 2007 et fût impraticable durant 3 ans.
Son clocher a été reconstruit et le reste restauré. Cliquez pour voir la page spéciale de la restauration de cet édifice.

Voir aussi l’histoire de son architecte originel : Marcel Salasc.

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