Que sera l’année olympique de Panzo ? (1984)

Les grands saléens - couverture du dossier Hermann Panzo - mairie de rivière-salée

Gravement blessé à la cuisse et stoppé pendant deux saison, le numéro 1 du sprint français effectuera sa rentrée aux Championnats indoor les 18 et 19 février à l’INSEP.
Patrick Bourbeillon, l’entraîneur national du sprint, était mi-figue, mi-raisin. Samedi à l’issue de la journée de sélection. Côté gris : la modeste prestation des sprinters en général. Côté rose : l’annonce du retour d’Hermann Panzo mi-février, à l’occasion des Championnats de France à l’INSEP (18-19 février) sur 60m. Un retour particulièrement attendu en cette année olympique. Rappelons que le Martiniquais avait été le meilleur sprinter. Français de ces dernières années, devenant notamment finaliste olympique sur 100m à Moscou en 1980 (record personnel 10″24) en obtenant une brillante troisième place en Coupe d’Europe en 1981 en 10″29 avant de s’imposer lors du meeting « Golden sprint » de Berlin en 10″14, hélas avec 2,30m de vent favorable, devant les Wells (champion olympique à Moscou), Lattany et autres Floyd. Performance qui le plaçait dans les tout meilleurs Européens avant les Championnats d’Europe d’Athènes de 1982. Hélas ! Mille fois hélas ! « Sup-Hermann » devait gravement se claquer en mai 1982, et depuis, de pseudo-amélioration en rechutes, on ne l’a plus revu en grande compétition. On comprend donc que non seulement d’un point de vue individuel mais également en ce qui concerne le relais 4x400m dans lequel la présence d’un tel finisseur est primordiale, la guérison de Panzo soit attendue avec impatience. « Il s’est entraîné avec nous une partie du stage et semble avoir parfaitement récupérer musculairement, nous affirmait Bourbeillon. Il n’a rien perdu de ses qualités intrinsèques et est toujours aussi puissant. Il peut d’ores et déjà accélérer franchement et malgré un départ toujours déficient, il est en mesure d’aller « chercher » les meilleures coureurs présents sur de courtes distances. Ce qui est très positif. »
« En revanche, continue Bourbeillon, il est encore un peu juste au niveau de la condition physique me semble-t-il. Il lui reste encore beaucoup de travail foncier à faire pour tenir plusieurs courses d’affilée. D’ici à un mois, il a encore le temps de s’affûter. » En poussant les choses un peu loin, on peut se demander si, à 26 ans et après deux années d’interruption quasi complète avec la compétition, Hermann Panzo est en mesure de recoller au peloton de tête des meilleurs mondiaux même en ayant retrouvé l’intégrité de ses moyens physiques.
« Tout dépendra de sa motivation, répond, Bourbeillon. Il reste virtuellement le plus fort de nos athlètes mais il est indispensable qu’il se replonge très rapidement dans le grand bain et qu’il s’entraîne d’arrache-pied sous la férule de son entraîneur Lucien Sainte-Rose en qui j’ai toute confiance. »
« Sup-Hermann » de retour donc. Un come-back qui sera suivi avec l’intérêt que l’on imagine. Pour quelle année olympique ?…

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